Quand je serais grande je serai quelqu'un

Quand j'étais petite je voulais être une princesse ....

Mais attention pas la pouffiasse de cendrillon qui se transforme en citrouille ( ah c'est le carrosse? Passons nous ne sommes pas à un détail près), pas la feignasse de belle au bois dormant qui a besoin d'un prince pour bien vouloir se bouger.

Non je voulais être une princesse de l'an 2000, parce que moi quand j'étais petite je pensais que en 2000 je serai une adulte.

-Nb: En fait en 2000 j'ai eu 14 ans.-


Une princesse de l'an 2000, elle a plein d'argent, des cheveux longs, un dressing immense, elle mange au restaurant tous les jours, mais elle est hyper jolie cette princesse. Elle a du goût, elle est cultivée, bien élevée et surtout tout le monde l'aime cette princesse. La princesse de l'an 2000 elle a besoin de rien ni de personne car elle réussi tout ce qu'elle fait.


Alors bien sûr à la question universelle des adultes :
"Quand tu seras grande tu feras quoi?"
Je répondais que je ne savais pas ou bien maîtresse pour faire comme tout le monde. Le principe était de ne pas me faire remarquer, pour que mes joues ne deviennent pas toutes rouges.



Ma timidité cachait heureusement une imagination débordante, j'étais persuadée que j'allais avoir une vie extraordinaire et que je serai connue...


Puis mes 15 ans sont arrivés et tous mes rêves de princesses ce sont envolés.


J'ai pas eu la meilleure adolescence de tout les temps. J'ai eu l'impression de passer cinq années à ne pas être à ma place. Je voulais être une fille reconnue, mais je n'avais pas la prestance et l'aisance de celles-ci. J'aurais voulu être une intellectuelle mais je n'ai jamais eu la discipline pour y arriver. J'aurais voulu être à la tête de projets mais je n'avais pas les idées. J'aurais voulu que mes parents me comprennent mais je ne me comprenais pas moi-même.


Alors j'ai essayé d'être une peu toutes ces filles. Et trop occupée à être quelqu'un que je ne serai jamais, le lycée n'a pas été une réussite scolaire.


Et puis j'ai eu 20 ans, je suis rentrée dans la vie active, où contrairement à mes dernières année d'école, j'ai vite été félicitée, sollicitée, reconnue. Peu à peu j'ai pris de l'assurance et de la confiance.


Je ne sais pas comment je vais guider ma fille pour qu'elle n'essaye pas d'être quelqu'un d'autre. Je ne sais pas comment je vais la convaincre que finalement les différences sont des richesses, que les rêves se réalisent. Je ne sais pas comment je vais lui faire comprendre qu'elle est unique.


En 2015, les princesses n'ont pas les cheveux longs, des dressings et leur portrait dans les journaux. En 2015, les princesses elles sont juste elles.


Charlotte, un peu princesse.

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